Si à Narbonne, les halles, style Baltard, et les soixante-dix étaliers qui les animent, à l’image de “Bébelle”, véritable “figure” du marché, valent à elles seules une étape en cœur de ville, nul doute que le visiteur poursuivant sa balade tombera sous le charme de cette ville d’art et d’histoire, joyau de l’Occitanie.
Traversée par le canal de la Robine, classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1996, plus ancienne colonie romaine en Gaule – elle fut fondée en – 118 – qui lui a valu d’être baptisée « fille aînée de Rome hors d’Italie », Narbonne, située au carrefour des Via Domitia et Aquitania, cultive depuis toujours sa riche histoire antique et médiévale, incontournable ciment de tous ses rêves d’avenir, portés ou non par une douce tramontane. Ainsi, sur la place de l’hôtel de ville, un vestige visible de la voie domitienne met immédiatement le promeneur au contact de l’histoire. Il pourra la découvrir plus avant en poussant la porte de l’église Notre-Dame-de-Lamourguier qui abrite désormais le musée lapidaire, 1300 éléments gallo-romains provenant des anciens monuments antiques de la ville, unique musée du genre après celui de Rome, ou en descendant dans l’Horreum romain, entrepôts souterrains de marchandises du Ier siècle avant J.-C. conservés dans leur quasi intégralité.
Histoire encore au musée archéologique et au musée d’art et d’histoire dans les murs du Palais des archevêques. Constitué d’un palais vieux d’origine romane et d’un palais neuf gothique, flanqué de trois tours carrées des XIIIe et XIVe siècles, le bâtiment, qui héberge la mairie depuis le XIXe siècle, forme avec la cathédrale Saint-Just et Saint-Prieur, monument gothique prestigieux mais hélas inachevé, un ensemble architectural unique. Autre trésor de style gothique, la basilique Saint-Paul et son célèbre bénitier à la grenouille. Quant à la maison des Trois-Nourrices et l’hôtel de l’Archidiacre, ils évoquent les riches heures de la Renaissance. Ces beautés architecturales qui se découvrent au fil des rues font de la promenade un enchantement qui pourra être ponctué de pauses “vertes” dans un des nombreux jardins de la ville, de la Révolution, du Plan Saint-Paul et des Archevêques ou encore sur les berges du canal de la Robine. À ceux qui auraient envie d’un vrai bol d’air, on conseille le parc de la Campane aux portes de Narbonne, véritable écrin des senteurs et des couleurs méridionales ; aux autres, un bain de soleil sur une terrasse en cœur de ville… ou plus simplement encore sur le sable fin de Narbonne-Plage. L’art de vivre méditerranéen, qui entremêle histoire, culture et goût de la fête, peut s’imaginer de bien des façons dans ou autour de la ville.
Pour les amateurs de nature et de biodiversité, la découverte du parc naturel régional de la Narbonnaise s’impose. 70 000 hectares où lagunes, massifs, îles, garrigues, salins et vignobles offrent un remarquable concentré de Méditerranée. Ceux-là apprécieront aussi les sites naturels classés comme le massif de la Clape, l’étang de Bages-Sigean ou encore l’abbaye Sainte-Marie-de-Fontfroide, ancien monastère cistercien, et son exceptionnelle roseraie.
Retour à Narbonne centre et dernière adresse à l’attention des inconditionnels du “fou chantant” : rendez-vous au 13 avenue… Charles-Trenet dans la maison natale de l’artiste, « si jolie avec ses volets verts » et pleine de souvenirs du poète. Pour quitter Narbonne le cœur léger avec l’envie d’y retourner…